AU-DEDANS

Création 2025
Solo de danse pour des patient.e.s & résident.e.s ne pouvant sortir de leur établissement de soins
Chorégraphie et interprétation :
Yohan Vallée
Création costume et regard extérieur : Anna Carraud
Musique : Gustav Mahler – 5ème Symphonie IV Adiagietto
Durée : 12 minutes
Diffusion : Matthieu Roger – La Belle Orange, Bureau d’accompagnement d’artistes

Production : Appel d’Air
Partenaires : L’étoile du nord, Scène Conventionnée d’intérêt national art et création pour la danse et les écritures contemporaines, Paris – Le Plessis Théâtre, La Riche – Théâtre de Suresnes Jean Vilar – Hôpital Bretonneau, Paris

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Au départ, il y avait une chaise, des masques et des murs blancs. Des regards perçants, des mots, des mots, des mots, des torrents de paroles. Puis des vagues dans les mains. 

En janvier 2024, j’ai eu la chance immense de mener des d’ateliers chorégraphiques dans le service de psychogériatrie d’un hôpital parisien. Ces temps, à part, hors de la folie citadine, ont été pour moi l’occasion d’explorer de nouvelles manières de danser, de développer une gestuelle inédite, au plus près des états de corps des participant.e.s. Ces interventions se sont principalement faites assis, afin d’être proche physiquement, des personnes rencontrées. L’utilisation du haut du corps (bras et mains) s’en est trouvé ramenée à une essence primaire qui est de tendre, d’ouvrir vers et de revenir à soi. Ainsi une valse se crée, aérienne et douce, entre le dedans du service hospitalier et le dehors d’un ciel lointain. Ces deux entités reliées en un centre : la relation directe et concrète avec les personnes âgées. 

Au-dedans se veut comme une attention pleine et entière pour l’autre, sans souci du spectaculaire mais avec l’exigence d’une adresse poreuse et sincère, simple et éphémère. Dessiner le temps de la 5ème symphonie de Gustav Mahler, un pas-de-deux délicat ou un rituel collectif fugace, où la danse vient directement aux personnes, où la rencontre nait, inévitablement, nécessairement. 

Défendant une écriture emprunte d’une gestuelle de l’intime, renforcée par un travail sur les émotions traduites par le visage, ce solo performatif prolongera cette recherche en mettant l’accent sur le regard. Cette pièce s’attachera à tracer, dans les yeux qui se font face, un passage sensible où la danse, tantôt immobile, tantôt mouvante, tentera de rendre visibles les transports internes que peuvent vivre la.les personne.s immobilisé.e.s. 

À la réception de ses invitations par l’auditoire, bras et mains se feront les boussoles d’une danse empreinte de mémoire, de traces vécues et passées. Cela afin de dessiner ensemble, de nouveaux souvenirs, de fiers horizons. 

À l’arrivée, il y aura une main qui en rencontre une autre, des yeux qui s’allument et un coin de ciel au-dedans.